Fievre aphteuse

Publié le par hugambrules

À la différence de la tristement fameuse ESB, communément appelée maladie de la vache folle, la fièvre aphteuse ne menace pas les consommateurs. De toute façon la fièvre aphteuse est une maladie légère, de laquelle les animaux peuvent se remettre naturellement et vite. Mais il y a déjà des victimes : les éleveurs britanniques, qui risquent de connaître une catastrophe du type de celle qui s'est produite chez eux en 1967 : on détruisit alors 500 000 animaux. Si l'épizootie qui sévit depuis plusieurs jours en Grande-Bretagne devait se propager, les éleveurs français et d'autres en Europe pourraient connaître le même sort. On n'en est pas là. Les mesures de précaution décidées par les pouvoirs publics, la vigilance dont font preuve l'ensemble des services concernés peuvent en effet laisser espérer que la propagation de la maladie pourra être évitée. Mais les événements de ces derniers jours mettent en lumière la fragilité du système, soulignant de nouveau le danger qu'il y a à traiter les denrées alimentaires comme de vulgaires marchandises. Car comment expliquer qu'une maladie que l'on croyait avoir éradiquée réapparaisse ainsi semant la désolation en Grande-Bretagne et faisant naître des craintes dans l'ensemble de l'Union européenne ? Par le fait qu'il subsiste, sur le continent européen et dans le monde, des foyers d'infection et que des importations insuffisamment contrôlées sont à l'origine de la propagation du virus. Ce sont d'ailleurs des importations de moutons provenant de Grande-Bretagne qui font craindre la contagion en France et chez nos voisins. La volonté d'importer au plus bas prix des animaux destinés à la consommation a progressivement conduit à prendre de plus en plus de liberté avec notre santé. La fameuse libéralisation du commerce se montre ainsi sous son triste et véritable jour : à force de vouloir réduire les coûts, on s'est fait moins regardant sur les conditions sanitaires des différents moments de l'échange. On a privatisé les services sanitaires britanniques : le temps mis à prendre la mesure de l'épidémie de la vache folle n'est pas sans rapport avec ce choix. Les règles diffèrent ainsi selon les pays, celles qui existent sont plus ou moins respectées et, un jour, une catastrophe arrive. Comment ne pas être révolté par la vision de tous ces animaux brûlés alors que tant d'hommes et femmes de par le monde souffrent encore aujourd'hui de la faim ou de la malnutrition ? La planète est devenue un village. La règle dominante n'est pas la précaution maximale mais la fièvre d'une rentabilité financière à courte vue. C'est cette logique qu'il faut mettre en cause, comme le font toutes celles et ceux qui se mobilisent pour dire que le monde n'est pas une marchandise. En assurant aux consommateurs des aliments à moindre prix, ce type d'agriculture industrielle et capitaliste facilite également la propagation des virus par la concentration des bêtes dans des fermes géantes et leur déplacement sur de longues distances, ont fait valoir plusieurs experts.

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