L'iran coup d'essai
~~ Il y a cinquante ans, la diplomatie intrusive des états unis pouvait commencer. A l’issue de la deuxième guerre mondiale, l’émergence de l’union soviétique et le spectre de l’holocauste nucléaire, la solution militaire était devenue trop risquée.
Le moment décisif est survenu en 1951, quand l’Iran se rebella contre une compagnie pétrolière britannique qui exploitait ses ressources naturelles et son peuple. Cette compagnie qui allait devenir plus tard british petroleum puis BP. Le très populaire premier ministre Mossadegh, démocratiquement élu réagit en nationalisant tous les capitaux pétroliers. Outragée la Grande-Bretagne, cherché le soutien de son grand allié les EU. Tout ceci était risqué car les deux pays craignaient que des représailles militaires ne provoquent une action de l’union soviétique.
Au lieu d’envoyer les marines, Washington dépêcha donc l’agent Kermit Roosevelt (petit fils de Théodore), de la CIA. Ce dernier œuvra brillamment, réussissant à rallier des gens par menaces et des pots de vins. C’est ce que l’on appela l’opération AJAX qui a été reconnu officiellement par les EU. Il les engagea ensuite pour organiser une série d’émeute et de démonstration violente qui créèrent l’impression que Mossadegh était impopulaire et inapte. Finalement, le gouvernement fut renversé et condamné à trois ans de prisons. Le shah Muhamed Reza, proaméricain, devint le dictateur incontesté avec l’appui des soutenus par les dignitaires religieux qui craignent une prise du pouvoir par le puissant Toudeh (communiste).
John Perkins, dans son livre, nous apprend que pour 100$ de pétrole extrait, 75$ revient aux compagnies privées, 19 $ sert à rembourser la dette, seul 2,50$ revient aux budgets de l’éducation, de la santé, c’est-à-dire ce qui correspond au renouvèlement de la force de travail. On comprend qu’un président soucieux des intérêts de son pays, puisse être choqué. Mossadegh fut de ceux-là. Mais il n’avait visiblement pas encore intégré le monde de la guerre froide, et ne voulut pas choisir entre l’URSS et les EU. il a payé cette naïveté, en étant condamner à 3 ans de prison, puis d’une assignation à résidence dans son village natal sous la surveillance de la SAVAK (police secrète du Chah).
Un quart de siècle plus tard, les dirigeants religieux s’allient avec le parti Toudeh. Cette contre-révolution conduite avec succès par l’ayatollah Khomeiny entendait abattre le régime dictatorial, tout en fermant les voies à la démocratie, elle consista en une restauration des valeurs religieuses traditionnelles, de cet islam des origines mis à mal par la société technocratique voulue par le shah. La répression qui s’est abattue en Iran sur le Parti Communiste Toudeh aurait atteint quelque 1 500 dirigeants, cadres et militants.