Clichy en émoi

Publié le par hugambrules

~~En désignant les jeunes de "racaille" et de "gangrène", en menaçant de nettoyer les cités au Karcher, Sarkozy a pour le moins mis de l’huile sur le feu. En utilisant ces insultes, il a encouragé la violence et le racisme au sein de la police. Alors que son rôle aurait pu laisser penser qu’il favorise l’apaisement.

Dès son arrivée en 2002, Sarkozy a supprimé la police de proximité a permis aux policiers le flash-Ball. Plusieurs fois, au cours des dernières années, il a encouragé des policiers à réagir par la force et par la confrontation directe. Ces derniers mois, toutes les observations montrent que les policiers avaient toute latitude pour adopter des conduites qui vont au-delà des normes de leur métier. Son projet politique a contribué à développer le sentiment de peur. Les modifications des lois en témoignent, ainsi que le durcissement de la politique d’immigration et des lois sécuritaires.

La révolte des banlieues s’est nourrit de la dégradation des conditions de vie des habitants des quartiers. C’est une conséquence du libéralisme (désindustrialisation, chômage, précarisation). Dans ces quartiers populaires, c’est toute la culture ouvrière autrefois dominante qui s’est désagrégée. Les collectifs auparavant adossés sur le partage de valeurs et de pratiques communes ont été fragilisé: les solidarités professionnelles et syndicales, les réseaux familiaux, les solidarités de voisinage sont fissurées.

Les difficultés d’accès à l’emploi, la précarisation du travail sont patents dans ces quartiers. En 2004, le chômage y était de 20,7%, soit le double de la moyenne nationale. Le fait d’être jeune, immigré ou femme accroît les risques de chômage dans des proportions inquiétantes.

Face aux difficultés d’avoir un avenir pour leurs enfants, face aux conditions de vie quotidiennes, aux conditions de travail et d’habitat, les parents éprouvent de grandes difficultés pour exercer leur autorité. Ils condamnent ces conduites mais sont eux-mêmes révoltés par les situations vécues par leurs enfants. D’une certaine façon, ils comprennent ces révoltes. Mais plus nous condamnerons ces parents sans comprendre ce qu’ils vivent, moins nous pourrons être solidaires de leur destin et de celui de leurs enfants.

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