Canicule 2003, cinq ans après

Publié le par hugambrules

On se souvient de Mattei (ministre de la santé) au bord de sa piscine annonçant le plan urgence. Cinq ans après: échec total. D’abord, aucune faute n’avait été commise par la médecine, puisque c’était bien Mattei lui-même qui avait supprimé l’obligation de participer aux gardes de ville en 2002. Ensuite, en cinq ans, toute la logique politique visant à faire de la santé une marchandise a été mise en place.

Le plan «urgences» Chirac, ce furent 500 millions d’euros qui ont fondu comme neige au soleil de 2004 à 2007, pour ne rien changer. Aucune création d’emplois, et les prétendues créations de lits de soins de suite et de rééducation n’ont pas compensé les fermetures. Pire: la gabegie de l’informatique dans les hôpitaux, un véritable scandale où des millions d’euros ont été balancés dans des systèmes incompatibles les uns avec les autres, des grands machins dont les licences sont des rentes en or pour des multinationales d’informatique, des ordinateurs partout et le regard des soignants qui a quitté celui des malades pour tenter de faire fonctionner des appareils déjà obsolètes dès leur installation…

De toute façon, il ne fallait pas que la canicule détruise le mensonge politique racoleur voulu par la droite néolibérale qui annonce que si les hôpitaux ne fonctionnent pas c’est à cause des 35 heures». Les 35 heures n’ont jamais pu être effectives parce que les 48 000 emplois qui auraient dû être créés en 2002 ont été annulés dès l’arrivée de Mattei. Bachelot avait lancé la tarification à l’activité, arme de destruction massive des hôpitaux grâce à deux concurrences ravageuses celle entre les hôpitaux et celle entre les médecins A ceci rajoutons la règle du déficit zéro.

La logique aurait voulu qu’on lance des normes rigoureuses d’isolement des habitats, protéger les travailleurs exposés, renforcer la lutte contre le réchauffement au lieu de ça, le tout-climatiseur est arrivé, grand consommateur d’énergie, et donc favorisant le réchauffement climatique. Mais la canicule a permis un peu comme l’avait prédit Naomi Klein que les catastrophes servaient à resserrer la vis sur les maigres avantages de la population. C’est donc un jour férié qui a sauté. Mais si la quantité de travail disponible, ne relevait que de la seule durée du travail, pourquoi ne donne-t-on du travail aux chômeurs disponibles, cela réduirait le poids de l’indemnisation du chômage et augmenterait les recettes de l’Etat.

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