L'islamisme à géométrie variable
~~ Selon le gouvernement français, l’intervention au Mali se justifie par la menace imminente de la prise de Bamako par des fondamentalistes islamiques. L’intervention vise à bloquer l’avance des milices islamistes, à protéger ainsi la population de leurs exactions. Mais on ne peut imaginer que la seule motivation de l’armée française soit la soustraction des maliens à la charia. Cette excuse ne sert naturellement qu’à masquer les véritables objectifs de cette opération : Le Mali étant l’un des plus gros producteurs d’or d’Afrique et il est voisin de la Mauritanie, pays récemment producteur de pétrole et du Niger dont les approvisionnements en uranium sont indispensables à nos centrales nucléaire.
La supercherie anti-djihadiste ne peut tenir que si on fait abstraction de la stratégie de la France dans le reste du monde :
• En Libye, l’aviation française alliée avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis a puissamment appuyé des milices djihadistes pour renverser la dictature de Kadhafi. C’est d’ailleurs à cause de ce coup irréfléchi de Sarkozy que des milliers d’armes ont été éparpillées dans la mouvance islamiste.
• En Syrie ceux que les médias nous présentent comme des « révolutionnaires » sont, pour l’essentiel, financés, armés et encadrés par les agents de l’Arabie Saoudite et du Qatar. Hollande prône une intervention militaire en Syrie pour appuyer les milices fondamentalistes. Il a déjà accordé la reconnaissance diplomatique au Conseil National Syrien (CNS), dont la composante dominante n’est autre que les Frères Musulmans.
Ainsi, la France impérialiste, dont Hollande n’est ici que l’exécutant, ne s’oppose nullement au « fondamentalisme islamique » par principe. Au contraire, elle n’hésite pas à appuyer des fanatiques fondamentalistes quand cela peut faire avancer ses intérêts. Dans d’autres circonstances, l’impérialisme français pourrait donc soutenir les djihadistes au Mali, en les qualifiant de «rebelles» ou de «révolutionnaires». Mais en l’occurrence, la guerre actuelle au Mali est menée dans l’intérêt des grands groupes capitalistes français et pour contrer les ambitions de ses rivaux, dont notamment, dans cette région, le Qatar. En effet le Qatar finance des milices (Mujao et Ansar Eddine) pour étendre sa zone d’influence. Paradoxalement l’intervention française est appuyée par l’Arabie Saoudite (pourtant habitué à financer des mouvements fondamentalistes dans le monde entier), qui veut freiner l’expansion des intérêts qataris en Afrique du Nord et le sahel. Ce que redoutent la France et surtout les états unis par-dessus tout est la possibilité des différents états africains d’intensifier le commerce avec la chine. En effet les Chinois troqueraient bien des matières premières contre le téra dollars en bons du Trésor états-uniens qu’ils détiennent. Certains économistes pensent même que les chinois émettront à court-terme une devise adossée à l’or afin de mettre fin à la suprématie indu du dollar, dont la valeur ne cesse de dégringoler depuis l’intensification des « assouplissements quantitatifs » (QE) de ces dernières années.