Bonnet rouge ou rouge bonnet

Publié le par hugambrules

La concordance des temps est telle que l’on pourrait croire que la séquence a été manigancée.

Après la guerre de Dévolution (1667-1668), Louis XIV veut se débarrasser des Provinces-Unies (c.à.d. la …hollande) pour continuer à conquérir l’équivalent de la Belgique actuelle qui est un territoire espagnol qui lui revient de fait (du moins selon Louis XIV) car il s’est marié à la fille du roi d’Espagne, Philippe IV. De plus, malgré les tarifs douaniers français très protectionnistes, les provinces unis sont de redoutables concurrents pour les marchands et fabricants français. Une victoire lui permettrait de faire une pierre deux coups.

Le problème est que la guerre éclair voulue par le Roi Soleil se transforme vite en une longue guerre d’usure depuis qu’en juin 1672, des écluses avaient été ouvertes devant les armées françaises, transformant Amsterdam en îlot imprenable. Ces événements nécessitèrent une logistique pour nourrir et équiper une armée de plus de 200 000 hommes. Cet effort financier exigea une imposition de taxes nouvelles.

Par l’édit d’avril 1674, le papier timbré est institué: désormais, tous les actes judiciaires et notariaux devaient être rédigés sur un papier marqué aux fleurs de lys, tarifé suivant la nature de l’acte (une vente, un contrat de mariage….). Cinq mois plus tard, un édit, réservait la vente de tabac au roi. Elle était est donc interdite aux habitants et les stocks devaient être rachetés par le fermier général. La mesure s’accompagna d’une interruption momentanée de la vente, ce qui provoqua le mécontentement très vif des paysans bretons. Un autre édit rendit obligatoire une marque sur tous les objets en étain provoquant la colère parmi les paysans aisés.

Face à cette accumulation inédite de nouvelles taxes, le « ras-le-bol fiscal » affecta particulièrement les Bretons. C’est ainsi qu’un front uni dont le signe de ralliement était le fameux bonnet rouge fut créé. Tous les ordres et classes confondus, avec pour cible unique l’État royal et parisien.

Près de trois cents ans plus tard, un entrepreneur surement féru d’histoire a trouvé la combine il a distribué 500 bonnets rouges, lors de la première manif. Lors de la seconde manif il les a vendus 10 euros pièce.

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