Gavrilo Princip

Publié le par hugambrules

Gravilo n’est pas très connu, mais à écouter les médias, il est, après Staline et Hitler celui qui est responsable du plus de morts au cours du XXème siècle (Rien que ça). En ce jour de centième anniversaire de l’attentat de Sarajevo, il serait celui par qui la grande boucherie de 14-18 est arrivée. En gros les tranchées, Verdun, la Marne, Gallipoli, c’est sa faute. Je suis même étonné qu’on ne lui mette pas la crise de 1929 et même les chambres à gaz sur le dos.

Mais au fait, quelle sont les causes de cette guerre ? En premier lieu, il est incontestable de dire que comme toute guerre, ce n’est rien d’autre qu’un partage et un repartage du monde entre puissances économiques avérées ou montantes qui pensent prendre le dessus militaire sur les voisins. En deuxième lieu, la première guerre mondiale est la démonstration que le système capitaliste était, depuis 40 ans, dans une impasse économique avec la recrudescence des crises économiques notamment en 1873 et 1907. Celle-ci était d’une telle acuité que la grande boucherie de 14-18 n’a pas suffi à ce que les choses reparte sur de bonne bases capitalistiques puisque une décennie plus tard, il y eut la crise des années 1930, puis la seconde guerre mondiale. En troisième lieu, cette guerre n’est que le prolongement des conflits périphériques (guerres balkaniques, crise coloniales, crise marocaine).

La première guerre est, comme toutes les guerres, une réplique à la baisse du taux de profit. Mais ce qui est particulier aux guerres du XXème siècle est que cette baisse concernait aussi les plus grandes entreprises. A cette impasse, les capitalistes ont leur arme secrète : une bonne guerre. En effet, cette guerre a permis non seulement une concentration extrême de l’économie mais surtout une amélioration inouïe du taux de profit. Et ce pour deux raisons : un rapprochement intense entre le domaine politique et économique d’une part et d’autre part la cartellisation qui engendre une éviction des petits producteurs ainsi qu’une entente sur les prix pour qu’ils grimpent. Un exemple parmi d’autre, Renault avait 4 000 ouvriers avant en 1914 et 22 000 en 1918, et naturellement les bénéfices ont suivi d’autant. On est donc en droit de se demander : A qui profite le crime ? À Gravilo ??

Certains historiens de pacotille s’insurgent qu’en Serbie, dans un parc de Belgrade qui domine la confluence de la Save et du Danube, on inaugure une statue de Gavrilo Princip. Mais l’érection de ce monument n’est pas une provocation à l’égard de l’Europe. Gavrilo Princip s’opposait juste à l’occupation austro hongroise et luttait pour la création de la yougoslavie. Qu’il ait abattu le futur chef de l’armée adverse témoigne qu’il avait beaucoup de courage, dans ce que l’on appelle du terrorisme ciblé. François Ferdinand héritier du trône, aurait dû se douter qu’il n’était pas le bienvenu sur une terre que son pays occuper militairement. Ce sont les risques du métier….

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