Farc, le combat inégal

Publié le par hugambrules

Cinq ans après le Plan Colombie, mis en place en 1999, on peut déjà faire un bilan. L’objectif déclaré était de mettre fin au trafic de drogue dans ce pays. On a découvert ensuite que le Plan avait en réalité un objectif supplémentaire, celui de vaincre la guérilla. Le Plan Colombie est un exemple typique de l’action d’un pouvoir impérial qui investit massivement armes et argent pour soutenir un protégé loyal, qui s’appuie sur la coercition (les forces militaires et paramilitaires), et des alliés politiques et économiques qui s’approprient les terres et dépossèdent les familles paysannes.

Dans les régions occupées par l’armée colombienne, conseillée par les Etats-Unis, les rafles des paramilitaires ou les assassinats ont provoqué l’exode de plus d’un million de paysans. La terreur paramilitaire fait partie du répertoire des tactiques de contre-insurrection conçues à Washington pour vider les campagnes et priver les guérillas de nourriture; Notamment en utilisant des défo-liants chimiques pour éradiquer la coca mais aussi les cultures vivrières. Socialement, les FARC sont très implanté chez les paysans grâce à la promotion d’une réforme agraire. En déracinant les villageois, en détruisant les moyens d’existence des paysans et en éradiquant les cultures de coca, les paramilitaires poussent naturellement les jeunes paysans dans les bras de la guérilla.

Lorsque les médias parlent de narco-guérillas, ils comparent les FARC comme des gros trafiquants de drogue qui se la coulent douce au bord d’une piscine. En fait les FARC protègent les producteurs paysans, qui leur reversent moins de 10% des revenus générés par la drogue car ils ne taxent et ne produisent que la matière première. En effet les grands profits du trafic de drogue sont réalisés avec la transformation en cocaïne, la commercialisation à l’exportation et le recyclage des fonds ainsi accumulés. Or ceux qui se chargent de ces différentes étapes, les vrais puissants et bénéficiaires dans le trafic de stupéfiants, se trouvent être tous des alliés stratégiques des Etats-Unis dans la guerre contre-révolutionnaire.

Finalement, les Etats-Unis exagèrent sciemment la place qu’occupe les revenus tirés de la drogue pour la guérilla. Même si personne ne va nier que la taxe sur la drogue soit la source de revenu nécessaire pour financer armes et nourriture.

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