Rana Plaza

Publié le par hugambrules

Il y a un an se produisait la plus grande catastrophe industrielle depuis la catastrophe des Courrieres proche de Lens en 1906 où 1100 mineurs y laissèrent leurs peaux. Un siècle se sont écoulés mais les conditions de travail n’ont pas du tout évoluées.

Shila Beun fait partie du millier de blessées, elle témoigne : « On commençait à 8 heures du matin, jusqu’à 17h. Apres une pause de 30 minutes, on continuait de travailler jusqu’à 22h. Ces heures supplémentaires n’étaient jamais payés à la hauteur de ce qu’il était convenu. De septembre à décembre, la demande des grandes entreprises de textiles explose et les journées commencent à 8 heures pour finir à 3 heures du matin, avec deux pauses de 30 minutes. Ces cadences infernales nous les subissions 7 jours sur 7 et tout cela pour 50 euros par mois. »

Elle poursuit « la veille de la catastrophe, on a reçu l’ordre de quitter les lieux car des fissures sont apparus soudainement sur les murs. Le lendemain, personne n’osait rentrer dans le bâtiment. J’y suis retournée malgré l’inquiétude, sinon j’aurais perdu mon emploi. Ce 24 avril 2013, ma vie a basculé, une plaque de béton s’est effondrée sur moi me bloquant le bras. Mais il était tellement endommagé que les médecins ont décidé de me retirer le bras pour me sauver la vie. »

Certains y voient une fatalité, je crois surtout y voir une suite de causalité. La responsabilité la plus flagrante incombe bien évidemment aux entreprises vautours qui nourrissent leurs profits de cette exploitation. Dans une moindre mesure, la responsabilité pourrait être mise à ceux qui achètent ces vêtements chez Camaïeu, Auchan, Gap, H&M, Celio, Zara, Benetton, Carrefour, Wal-Mart. Mais si le bâtiment d’à côté se serait effondré, on aurait pu en rajouter bien d’autres. Dans une troisième catégorie, je rajouterai ceux qui croient béatement que le capitalisme est le moyen efficace pour résoudre le problème de la pauvreté, des inégalités.

Dans la courte fenêtre médiatique dans laquelle les médias ont rapporté les faits, les multinationales ont juré grand dieux que la leçon avait été comprise qu’ils allaient rapidement dédommager le millier d’estropiés et surtout la sécurité des bâtiments serait aux normes au plus vite. Inutile de dire que Le compte n’y est pas. Aucun escalier de secours n’a été installé depuis, et 40 millions de dollars manquent à l’appel pour indemniser les victimes et leurs familles.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article