Double larme d'argentine

Publié le par hugambrules

Les temps sont mauvais du côté de Buenos Aires. Et la défaite contre l’Allemagne n’est surement pas le point noir le plus épineux. D’autant qu’il n’y a pas de honte à perdre contre la meilleure équipe du tournoi par un seul but d’écart (cf demi) et quel but de surcroît.

La décision de la cour suprême des états unis qui a condamné l’Argentine à rembourser intégralement les fonds vautours (Elliot et Aurélius) est une preuve de plus que l’impérialisme n’est pas un mot creux. En 2008, l’Argentine avait cessé tout remboursement estimant que cette dette était indue (comme beaucoup de dette, d’ailleurs). En effet les fonds vautours qui n’avaient pas accepté la décote de sa dette, avaient du coup enclenché une procédure à cet état. Ce jugement valide d’abord une véritable opération de racket d’un état par des fonds dont le seul objectif est de s’engraisser. Aucun de ses deux fonds n’a prêté d’argent à l’Argentine, ils se sont contentés de racheter des titres de dettes avec une énorme décote après la crise économique de 2001. La présidente Kirchner a confirmé qu’ils ont déboursé 48 millions de dollars en 2008 pour en demander 832 millions de dollars en 2014 soit 17 fois la mise. Si ce jugement s’applique, tous les créanciers qui ont refusé la restructuration de dette pourraient toujours au nom de l’égalité de traitement s’engouffrer dans la brèche et réclamer 15 milliards de dollars à l’Argentine ce qui risque de la pousser dans une situation proche de 2001.

Les pays pauvres sont le terrain de chasse préféré des fonds vautours. Elliott a ouvert la voie dans les années 1990 en gagnant un procès qu’il avait intenté au Pérou, ce qui lui a permis d’empocher le quadruple de ce qu’il avait « investi » en rachetant la dette de ce pays. Lorsque les pays refusent de payer, les vautours tentent de saisir leurs actifs situés à l’étranger. Un fonds vautour particulièrement coriace a même tenté de saisir une aide publique du Congo.

Mais alors que fait la police ? Pourquoi un gars aussi sympathique que Cameron n’a rien fait pour arrêter les fonds vautours qui relèvent du droit britannique. Pourquoi le gendre idéal qu’est Obama n’a pas forcé les créanciers à accepter de l’allègement convenu. Et c’est ainsi que revenir au mode de financement des campagnes électorales parait crucial. Aux états unis, ce sont notamment les banques qui financent les campagnes. Un exemple parmi d’autres Goldman Sachs grande banque mondiale qui a donné un milliard de dollars à Barack Obama en 2012. Il est donc normal que le retour sur investissement ait lieu un jour. Goldman Sachs étant prévoyant, avait même misé aussi sur son adversaire Mitt Romney (au cas où). En Europe, c’est guère mieux car cela se fait dans les couloirs, laissant croire à l’électeur que lui seul est dépositaire du choix final.

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